Roger Federer est probablement le meilleur joueur de l'histoire.
Il a révolutionné un jeu en perpétuel mutation dans une période marquée par des changements (sportifs et financiers).
Sa facilité technique, sa main incroyable, sa faculté d'improvisation hors-norme sont des atouts qui marqueront longtemps le tennis. De plus, il a amélioré bon nombre de records de l'ère moderne. Cela lui a également permis de s'assurer une sécurité financière confortable pour de nombreuses générations.
Certes, le débat de la fin de carrière du Suisse ne date pas d'hier.
De nombreuses fois, ses opposants rétorquaient qu'il était "fini", "usé", "dépassé". Pourtant, il est revenu de nombreuses fois à son meilleur niveau.
Certes, son départ questionnera le circuit. Quid de la popularité de l'ATP, quid de la concurrence, quid des figures marquantes qui souhaitent damner le pion à Djokovic, quid de la suite et fin de carrière de Nadal, quid de la mutation du jeu de plus en plus stéréotypé...
Hélas, cette fois, qui peut prétendre que le Suisse reviendra en 2017 pour remporter un dix-huitième titre du Grand Chelem? Proche de ses pleines capacités physiques, Federer ne tenait plus la longueur contre Nole. Il était renvoyé à un statut de faire-valoir de luxe, comme le caviar placé dans le frigo d'une famille de végétaliens. On est content de sa présence, elle nous honore mais elle n'apporte rien de plus.
Rétrogradé au classement, avec un âge de plus en plus handicapant et des premiers signes inquiétants de déclin physique,
Roger Federer ne remportera plus jamais de levée de grand chelem.A part l'argent (il en a déjà beaucoup) et les "highlihts" offerts par quelques admirateurs qui feront le tour de la toile, à part faire baisser ses statistiques globales, à part augmenter la frustration de ses fans et faire naître la pitié des haters, qu'est-ce qui motive encore Roger Federer?
Le plaisir de jouer? Il ne le quittera jamais.
Le plaisir d'être compétitif? C'est sans doute la fin ce plaisir-là qui entérinera la carrière de l'immense champion éternel. Et nous de le saluer et d'espérer qu'un jour, un homme puisse réaliser à nouveau autant de performances.
Dans 20 ans, tout le monde aura oublié la fin de sa carrière pour garder en mémoire ses exploits et ses records. Mais quelques-uns se souviendront peut-être, amusés, qu'ils ont eu pitié de l'helvète. Il ne le mériterait pas.
Roger, merci pour tout.
Lun 1 Aoû 2016 - 12:36 par JosyaneBond